Voici la forge ! C’est sans nul doute le meilleur endroit pour commencer notre découverte de l’ascenseur à bateaux, quel autre lieu incarne mieux la volonté des Hommes de maîtriser leur environnement ? Nous cherchons toujours à domestiquer les éléments qui nous entourent, l’eau et le feu en tête.

L’histoire de l’ascenseur à bateaux commence en 1875. Les premiers pas de la IIIe république, Mac Mahon à l’Élysée, l’essor de l’industrialisation. À cette époque, le trafic fluvial s’intensifie et des “embouteillages” de péniches se font de plus en plus importants ici même où le canal de Neuffossé accuse un dénivelé de plus de 13 mètres. Il faut alors emprunter une échelle de 5 écluses pour les franchir ; 5 écluses c’est bien mais ça prend du temps !

Ma femme Hélène me raconte souvent les jours d’attente sur le canal. Elle regardait avec admiration les autres batelières, plus âgées, prendre la “sauterelle”, un mat articulé qui permettait de descendre rapidement du bateau. Elles allaient faire quelques commissions “à terre”, ces encombrements faisaient le bonheur des commerçants Arquois.

Les ingénieurs réfléchissent à une nouvelle solution qui permettrait d’éviter ces attentes. En 1881, c’est le projet d’Edwin Clark qui est retenu. Sur le modèle de celui d’Anderton, en Angleterre, la construction d’un ascenseur à bateaux est lancée en 1883, ici, aux Fontinettes. Il ne faudra pas moins de 4 années pour ériger ce qui allait devenir un monument d’ampleur nationale. Le chantier ne sera pas sans difficultés mais grâce à la ténacité des hommes qui y travaillent, l’ascenseur est mis en service en 1888. Construire, faire fonctionner mais aussi entretenir ce géant de pierres et d’acier n’est pas une mince affaire...

Allons, suivez-moi, mais attention, l’espace dans lequel nous allons entrer est très particulier, il n’est habituellement pas ouvert au public mais vous avez de la chance, nous allons pouvoir le découvrir ensemble.